Inchikus : la technique du bay jigging

L’histoire de l’inchiku

L’inchiku est un leurre qui était initialement utilisé par les pêcheurs professionnel nippons. A l’origine, ces leurres n’étaient pas aussi sophistiqués que ceux que nous avons actuellement. Il s’agissait juste d’un plomb olive précédant un octopus. Ces pêcheurs faisaient passer leur ligne dans ce plomb puis dans le leurre et ils y attachaient finalement un bout de tresse doté de deux hameçons en montage décalé – l’ancêtre de nos assist hooks. Ces inchikus rustiques étaient alors maniés à la main pour pêcher les taïs (équivalent de nos pagres) ainsi que les sérioles. Ces lignes à main étaient enroulées autour de simples planchettes en guise de moulinet. Bien que rustiques, ces leurres s’avéraient particulièrement efficaces et les japonais les ont donc amélioré au fur et à mesure des années jusqu’aux inchikus ultra techniques que nous connaissons actuellement.

Caractéristiques de l’inchiku

Des inchikus de dernière génération tels que le Kick Bottom sont des leurres d’une rare efficacité. Ils imitent le profil et la nage de petits calamars – une proie de prédilection pour tous les prédateurs marins. Ils disposent d’un corps en plomb au profil hydrodynamique. Attaché par un anneau brisé sur la partie supérieure, ce leurre présente un double assist hook coiffé par un octopus. Cette articulation entre le corps et l’octopus donne à l’inchiku sa nage très fluide si attractive sur les carnassiers marins.

La technique du bay jigging

Comme un grand nombre de leurres modernes qui sont utilisés aujourd’hui, le madaï jig a été créé au Japon. Au pays du soleil levant, la famille des Taïs regroupe en fait un grand nombre d’espèces de sparidés carnassiers. Ces poissons appréciant particulièrement les poulpes, les nippons ont donc conçu une imitation de ce céphalopode pour les pêcher. Ce leurre étant initialement constitué d’une jupe en caoutchouc (rubber) imitant les pattes d’un poulpe, les japonais ont plus tendance à le nommer Taï Rubber. Mais dans cette famille de sparidé, un des plus estimé par les nippons est bien le madaï. C’est donc par extension que ce leurre s’est rapidement fait appeler Madaï jig dans les autres pays.

En Europe, nous avons nous aussi plusieurs espèces de sparidés carnassiers équivalents aux Taïs qui répondent très bien à ces leurres : le pagre, le denti, le pageot commun, le pageot acarné, la dorade rose, la dorade grise, etc. Il s’adresse même à d’autres espèces telles que le chapon, le rouget grondin, le bar, le lieu, etc. C’est la raison pour laquelle ce leurre universel a rencontré un tel engouement.

Une animation différente de celle du madaï jig

Inchikus et madaï jigs ne se manient pas de la même façon. Alors que le madaï nécessite un maniement à la verticale, un inchiku pourra être animé en diagonale. En effet, étant plus planant, ce leurre prend rapidement de l’angle lors de la dérive. Il est donc nécessaire de redonner du fil régulièrement pour rester en contact avec le fond. Par rapport au madaï jig, l’inchiku offre la caractéristique d’être aussi efficace sur les sparidés carnassiers que sur les pélagiques (ex : sérioles). L’animation d’un inchiku est particulièrement facile et même un débutant peut prendre du poisson avec ce leurre dés sa première sortie. Il existe différents type de maniements pour ce leurre.

Animation de base de l’inchiku

En partant du fond, le maniement de base consiste à récupérer l’inchiku par tirées successives  pour évoquer un petit calamar pris de panique. A chaque tirée, l’articulation entre le corps du leurre et l’octopus lui donne une nage souple et très naturelle. L’inchiku sera généralement remonté jusqu’à mi-eau – voire plus. A force de redonner un peu de fil à chaque descente, il sera nécessaire à un moment de complètement récupérer le leurre pour relancer au devant de la dérive afin de conserver un bon angle. A proximité du substrat, cette animation intéressera les espèces benthiques (vivant prés du fond) comme les sparidés carnassiers (pagres, dentis, pageots, etc.). En pleine eau, ce maniement permettra de toucher des pélagiques tels que les bonites, les sérioles, les sabres, etc. En Atlantique, il sera parfait pour traquer les bars. Cette animation est également excellente sur les lieus dans des fosses, sur des tombant ou encore sur des épaves

Tractions à proximité du substrat

En profitant de la dérive, ce maniement consiste à suivre au plus prés les reliefs du fonds en effectuant d’amples tractions sans récupération au moulinet. Nous vous conseillons de bien conserver votre bannière tendue en accompagnant le leurre afin de ressentir les touches à la descente. Avec un inchiku tel que le Kick Bottom nageant naturellement en rolling en oscillant sur son axe dans les courants, cette animation ciblera en priorité certains poissons benthiques tels que les pageots, les rougets grondins, les chapons, etc. Il est également possible de rajouter des lanières ou des tentacules de calamars sur les assist hooks. Ainsi boosté par l’ajout d’appâts et manié doucement prés du fond, l’inchiku sera alors d’une redoutable efficacité sur toutes les espèces carnassières.

Inchikus en speed jigging

La technique du speed jigging habituellement utilisée avec des jigs est également très efficace avec un inchiku sur certaines espèces en particulier. Ce maniement consiste en une récupération très rapide et énergique par jerks successifs. Cette gestuelle s’effectue à un rythme beaucoup plus élevé qu’avec l’animation de base. Elle s’avère plus technique et surtout…plus fatigante ! Elle nécessite donc une bonne condition physique. Cette animation est néanmoins d’une rare efficacité sur un prédateur benthique en particulier : le denti. En effet, ce poisson apprécie particulièrement les inchikus maniés vivement. Sachez également qu’en pleine eau, ce maniement est assurément le plus productif pour cibler la sériole qui adore la vitesse.